mardi 28 février 2017

La vie secrète des souvenirs


Petite, les jours d'ennui,
je fouillais les tiroirs de la maison à la recherche d'un secret.
Je crois que je l'espérais plus que je ne le redoutais.
Les albums photos étaient régulièrement passés au peigne fin. 
Je menais une enquête scrupuleuse.

Aujourd'hui, en redessinant mes photos d'enfance, 
je poursuis toujours le même but.
Je ne sais pas mieux ce que j'en attends mais cela répond à
un besoin véritable.
Je ne me rappelle aucun de ces moments photographiés et
ce dont j'ai gardé un souvenir n'a pas été immortalisé.
Comment croire ce que je vois? 
C'est un "moi" dont la mémoire a été effacée.
Des années fragiles comme le papier.







2 commentaires:

  1. Dans "la chambre claire" Roland Barthes écrit: "La Photographie est une évidence poussée, chargée, comme si elle caricaturait, non la figure qu'elle représente mais son existence même. L'image, dit la phénoménologie, est un néant d'objet. Or, dans la Photographie, ce que je pose n'est pas seulement l'absence de l'objet; c'est aussi, d'un même mouvement, à égalité, que cet objet a bien existé et qu'il a été là où je le vois. (.../...) La Photographie devient alors pour moi un medium bizarre, une nouvelle forme d'hallucination: fausse au niveau de la perception, vraie au niveau du temps: une hallucination tempérée, en quelque sorte, modeste, partagée (d'un côté " ce n'est pas là", de l'autre "mais cela a bien été"): image folle, frottée de réel."

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  2. Waow! J'ai lu la chambre claire il y a 20 ans. Ca me donne envie d'y replonger. Merci ma mie

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