vendredi 7 avril 2017

Par la fenêtre de l'atelier













0. Je suis à l'atelier. Voilà voilà...
1. Pour commencer, j'ai peur. En général, c'est 
le moment que je choisis pour aller me faire 
un petit café pour me rassurer. Comme un 
enfant qui craint l'heure du coucher, j'ai soif, 
envie de faire pipi, un petit creux, n'importe!
Tout ce qui m'éloigne de ce face à face avec 
moi-même est bon à prendre...
2. Je suis de retour.
3. J'allume un bâton d'encens japonais. Un 
petit rituel qui ne peut pas faire de mal! Au
pire, ça ne fera que parfumer, au mieux, à la
fin du bâton, je suis dedans. Ca me laisse une 
petite 1/2 heure pour trouver la concentration.
4. Tiens! Si je coupais du papier?! Beaucoup!
(l'encens a brûlé aux deux tiers, je ne sais pas
si vous imaginez...)
5. Là, t'as assez déconné. Tu t'assois et tu 
bouge plus maintenant!
6. Premier coup de pinceau...
7. J'émerge au bout de trois heures. L'atelier
est rempli d'images qui viennent de naître. Je 
suis bien! J'ai l'impression d'avoir vécu des 
heures pleines, d'avoir été bel et bien là. J'ai
voyagé loin, le cul sur ma chaise. 
Le soleil passe derrière les arbres, c'est le soir.
Je suis un peu étourdie, détenduuuuue............
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A demain









(Nostalghia/ Andrei Tarkovsky)

mercredi 5 avril 2017

Rupestre








C'est une envie d'avant l'histoire.
Aussi naturelle que respirer: dessiner

Je réponds à ce qui est donné,
m'immisce dans la conversation 
de l'eau et des rochers.
Désolée de ma maladresse,
je me heurte à la perfection de 
ce qui s'est fait sans volonté.

J'abandonne ma trace et
me dis "c'était mieux avant".
Quand la pierre était nue. 

Je veux que l'encre s'efface vite,
qu'elle n'altère pas trop longtemps
ce merveilleux morceau de nature.
Je veux que ma parole soit éphémère.
Parce qu'au fond, il n'y a rien à ajouter
à cette simplissime beauté.


















Ecoutez ça!
Spiegel im Spiegle (miroir dans le miroir) Arvo Part.